jeudi 15 août 2013

15 août 2013

C'est demain.  Cette fameuse journée revient malheureusement à chaque année.  Il y a 4 ans, le 16 août était un dimanche qui s'annonçait être comme les autres.  Dans quelques heures, mon père aurait téléphoné à la maison.  Ça m'aurait réveillée.  J'aurais répondu et dit simplement avec une fois endormie : est-ce que je peux te rappeler après avoir déjeuner ?  Et j'aurais raccroché.  J'aurais pris le temps de me lever, de déjeuner, de relaxer comme un dimanche matin normal.  J'aurais finalement rappeler mon père, mais il n'aurait pas répondu.  Pas plus au second essai, ni au troisième, ni au quatrième...Plus jamais, il ne répondrait à mes coups de fil.  Plus jamais je ne l'entendrais dire : Bonjour madame Bédard.  J'ai raté son dernier appel.  Non, je ne l'ai pas raté, j'ai délibérément préféré retourner me coucher et déjeuner tranquillement plutôt que de profiter de chaque derniers mots de mon père.  C'est la chose que je vais regretter le plus toute ma vie.  Chaque année, le 16 août, je revis chaque minute de la plus grosse erreur de ma vie et je me sens affreusement coupable.  Non, encore pire.  Les mots ne peuvent même pas exprimer ce que je ressens.  Demain, je vais revivre tout ça.  J'en ai pour quelques jours parce que le 19 août, j'apprenais sa mort.  Lundi prochain, je vais revivre dans quelles circonstances j'ai appris la nouvelle.  

On dit qu'avec les années, les choses font moins mal.  Cette année, j'ai l'impression que mes cicatrices se sont rouvertes.  Elles saignent à nouveau.  Les hormones de grossesse ?  Non, c'est plus profond que cela.  Jamais mon père ne me verra avec un bedon rond.  Jamais il ne prendra sa petite-fille dans ses bras.  Jamais elle ne verra en personne une partie de ses origines.  Il ne portera jamais le titre de grand-papa.  Je ne lui rendrai jamais visite avec mon bébé.  Il ne pourra jamais me dire que je suis une bonne maman.  Jamais il ne me dira qu'il est fier de moi.  Jamais.  Voilà pourquoi mes plaies se sont rouvertes.  Avoir un bébé est un miracle de la vie, mais une partie de mon coeur va continuer de saigner en silence.  Vivement le 20 août pour essayer de passer à autre chose...

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